En Tanzanie, les animaux dans le viseur

Paru le 27 Avril 2011
dans Ouest-France http://www.ouest-france.fr
Localisation : Afrique

Si les safaris photos restent à la mode, Américains, Européens et Émiratis sont toujours plus nombreux à chasser pour tuer.

De notre correspondant en Afrique des Grands Lacs

Un couple américain fantasmant sur sa proie, un pauvre lion, avant d'appuyer sur la gâchette. La scène de ce DVD promotionnel a marqué une partie de l'opinion tanzanienne. Le traditionnel « safari » est toujours à la mode : on s'approche des animaux de la savane pour les photographier. Mais désormais, on peut aussi les tuer. Il faut juste payer.

3 500 animaux tués par an

Le prix des permis est en hausse. Pas pour mieux protéger la faune... « C'est pour que cette industrie rapporte encore plus à l'économie », indique le ministre tanzanien du Tourisme. Avec des actes de chasse multipliés par deux depuis 2004, pour atteindre les 3 500 animaux tués par an, et une multiplication des sociétés de chasse, l'activité ramènerait près de 40 millions d'euros par an dans les caisses du pays.

Première chose à faire pour les adeptes du safari : s'acquitter des droits annuels du permis de chasse. Ils varient de 3 500 à 45 000 € selon les réserves et la richesse de la faune. Il faut aussi payer pour avoir le droit de ramener son trophée à la maison : 9 000 € pour un lion, près de 12 000 € pour un éléphant.

À ces prix-là, hors séjour et billets d'avion, la clientèle des firmes de chasses est plutôt huppée, et essentiellement blanche. Même si l'on voit de plus en plus d'Émiratis, dont la famille royale dans sa propre réserve, se prendre de passion pour le tir aux grands mammifères.

Arnaud BEBIEN.