L’Inde n’a pas moins d’appétit que la Chine
On n'en parle moins et même si elle se situe encore loin, la Grande péninsule veut accentuer sa présence. Un récent sommet le confirme, tout comme les investissements en cours.
Cinq milliards de dollars sur trois ans. L’annonce du prêt des autorités indiennes à des pays africains est tombée, fin mai, à Addis-Abeba, en Ethiopie, au cours du second Sommet Afrique-Inde. Les relations de la Grande péninsule avec le continent ne datent pas d’hier : la diaspora indienne est présente depuis parfois plus d’un siècle dans l’est de l’Afrique et dans l’océan Indien. Certains gouvernements africains comptent de nombreux ministres d’origine indienne, témoignage de ce lien profond entre l’Inde et l’Afrique. Mais aujourd’hui, l’Inde montre clairement son intérêt pour l’Afrique. Alors que ses relations commerciales avec le continent étaient quatre fois inférieures à celles de la Chine sur la période 2009-2010, elle veut infléchir cette position et jouer un rôle accru. Si les ressources du continent sont indispensables à sa croissance (+ 8,5% prévus en 2011), elle lorgne aussi sur le marché des biens de consommation. Comptant sur la croissance de la classe moyenne africaine, elle veut donc y vendre ses produits. La Tanzanie, où le Premier ministre indien Manmohan Singh s’est rendu fin mai, représente ainsi l’un de ces débouchés stratégiques, en plus d’abriter une très importante communauté indienne (50 000 membres). Les échanges entre ces deux pays sont en constante augmentation : ils ont dépassé le milliard de dollars en 2010. Surtout, l’Inde est le premier partenaire pour les importations ...