Montessori comme planche de salut
La Tanzanie, où l’éducation n’est pas performante, s’intéresse de près à cette méthode éducative
Montessori, le nom de cette pédagogue italienne - décédée en 1952 - rayonne en Tanzanie. Des écoles, appliquant cette méthode éducative basée sur le sensoriel et l’autonomie de l’enfant, s’ouvrent chaque année dans ce pays d’Afrique de l’Est.
C’est une religieuse Suisse, Denise Mattle, qui lui a donné son essor depuis le milieu des années 1980. Une trentaine d’écoles adhèrent aujourd’hui à son association. A Bukoba, au bord du lac Victoria à l’extrême Nord-Ouest de la Tanzanie, l’ONG Partage Tanzanie, dirigée depuis 1990 par le Français Philippe Krynen, possède une école Montessori.
« Le public est demandeur et enthousiaste dès qu'il est sensibilisé », rapporte M. Krynen. « Les parents apprécient énormément ce que deviennent leurs enfants à la sortie de notre maternelle Montessori, ouverts pour les 3-6 ans », fait aussi remarquer Jacqueline Mwonbeki, directrice de l’école de Bukoba.
Tables adaptées aux enfants, jeux de logique, apprentissage individuel avec des objets de la vie courante : cette méthode se base sur les observations de Maria Montessori selon lesquelles les enfants développent 80% de leur intelligence mature avant 8 ans.
Les officiels tanzaniens, eux, croient à la pertinence de la méthode. Le ministère tanzanien de l’Education a ainsi commandé un rapport à Mme Mwombeki et son équipe sur les éventuels bénéfices Montessori pour son système éducatif, plutôt mal en point si l’on en juge par les statistiques (deux-tiers d’échec dans le secondaire). Pour Philippe Krynen, il y a en tout cas une certitude : « C’est en passant par Montessori que l’on pourra renflouer ce système avec un préscolaire performant et fiable ».
Arnaud BEBIEN.