Religion : L'esprit de La Mennais perdure en Tanzanie

Paru le 23 Septembre 2011
dans Ouest France http://www.ouest-france.fr
Localisation : Afrique

La congrégation des Frères de l'instruction chrétienne de Ploërmel, fondée en 1819 par le prêtre breton, possède de nombreuses écoles dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Tanzanie. De notre correspondant

Plus de cent cinquante ans après sa mort, l'esprit du prêtre breton Jean-Marie de La Mennais (Saint-Malo 1780- Ploërmel 1860), résonne toujours à travers le monde. Si le réseau éducatif La Mennais est présent sur les cinq continents, dans vingt-quatre pays au total, on le retrouve très actif en Afrique de l'Est, et particulièrement en Tanzanie.

Dans cette république de 45 millions d'habitants, grande comme presque deux fois la France et où le poids de la religion chrétienne est très important, le réseau éducatif des Frères de La Mennais a ouvert, l'an passé, deux nouvelles écoles. Ce qui porte à sept le nombre d'écoles gérées par les frères dans ce pays, où la première a ouvert en 1967 à Dar es-Salaam, la capitale économique tanzanienne.

Un enseignement réputé

À 43 ans, le frère tanzanien Ismaël Edward est le chef provincial pour l'Afrique de l'Est de la congrégation. Il gère un réseau de neuf écoles secondaires, dont six sont des pensionnats, qui accueillent près de 10 500 élèves au Kenya et en Tanzanie. « Nous semons beaucoup, dit-il, pour reprendre les termes utilisés par Jean-Marie de La Mennais dans sa dernière lettre avant sa mort. Car le but est de faire de nos élèves les ambassadeurs des valeurs chrétiennes à l'extérieur de l'école. » Le frère cite, entre autres, l'humilité, l'intégrité, le courage, l'amour ou encore l'unité au rang de ces valeurs.

L'enseignement général, des mathématiques à l'histoire en passant par le français délivré par les frères et leur équipe d'enseignants, porte ses fruits : les taux de réussite aux examens nationaux tanzaniens frôlent les 100 % ! « C'est pour la qualité et la réputation de l'enseignement que mes parents m'ont scolarisée ici », appuie d'ailleurs la jeune Doreen, 16 ans, de l'école de Dar es-Salaam. Très complet, le réseau éducatif comprend également un centre d'enseignement professionnel.

« Nos écoles sont vraiment dans la poursuite de l'oeuvre de La Mennais, explique Ismaël Edward. Les frais de scolarité demandés aux élèves sont raisonnables, en comparaison des prix pratiqués en Tanzanie. Et nous implantons nos écoles là où nous ressentons un besoin, dans les zones un peu reculées et délaissées par l'État. »

Et, signe de la vitalité de la congrégation en Afrique de l'Est, où le frère Ismaël note « une recrudescence des vocations au Kenya », des tournois de sports collectifs honorent ces temps-ci, dans les écoles, la mémoire du prêtre breton.

Arnaud BEBIEN.