Localisation : Océanie

A Paris, plus que toute autre chose, "c'est le climat qui m'épate". Pierre Wajoka, meneur de jeu et capitaine de l'AS Magenta et de la sélection de la Nouvelle-Calédonie, n'en revient pas. Il y a une semaine, il suffoquait. C'était à Nouméa, à 22 000 kilomètres, vingt-cinq heures de vol et 30 °C d'ici. Le mercure autour de zéro, la neige tombée abondamment il y a trois jours en Ile-de-France colle aux terrains du centre départemental de formation et d'animation sportives du Val-d'Oise, à Eaubonne. Tout est blanc, gelé.

REPORTAGE

En langue xârâcùù, on les appelle xwâkwé nè, « les sources de feu ». Des siècles durant, les guerriers kanak y trempèrent leurs armes avant de partir en guerre. Et puis les Blancs s’installèrent, captèrent l’eau pour créer des thermes. Plus tard encore, en 1981, la station thermale fut détruite, victime des Evénements. Depuis, aucun projet n’a pu être mené à bout. Mais qu’importe le temps, les soubresauts de l’Histoire. Aujourd’hui toujours, et pour encore longtemps, les sources du dieu Wankwéné coulent. Brûlantes.

PORTRAIT

Lauréat de la bourse d’art contemporain kanak du Centre culturel Tjibaou, Joseph Poukiou a gagné Paris à la rencontre d’autres arts. De retour chez lui, à La Foa en Nouvelle-Calédonie, entre chasse, pêche et tribu, il sculpte les bois en Kanak. Quand nature et culture s’entremêlent.